Le cours de l’année a été consacré à l’examen de la question de la valeur de la connaissance. Il a permis d’introduire à quelques-unes des questions vives de la philosophie contemporaine de la connaissance : 1) Pourquoi accorde-t-on généralement plus de valeur à la connaissance qu’à la croyance, fût-elle vraie et justifiée ? 2) Le relativiste est-il fondé à contester la valeur de la connaissance ? 3) Le scepticisme constitue-t-il un défi réel pour la connaissance ? 4) Comment caractériser les normes, valeurs et vertus épistémiques ? 5) Avons-nous des dispositions à connaître et quelles sont les vertus de la connaissance comme enquête ? 6) En quoi consiste au juste la valeur sociale de la connaissance ?
Ces questions ont reçu des réponses sophistiquées dans la philosophie contemporaine de la connaissance, et les outils conceptuels se sont affinés. On a assisté en particulier à un tournant axiologique qui a eu pour effet de mettre au premier plan la question de la valeur de la connaissance. Certes, la connaissance est un trait incontournable de l’existence humaine et en ce sens il n’est guère besoin de l’analyser pour la comprendre. Mais si nous sommes presque tous prêts à considérer qu’une connaissance a plus de valeur qu’une croyance, celle-ci fût-elle vraie et justifiée, nous avons beaucoup de mal à dire pourquoi. Parce que la connaissance serait plus stable que la croyance ? Parce qu’elle viserait nécessairement le vrai ? Le bien ? En particulier le bien commun ? Serait-ce plutôt parce que nous serions parvenus à connaître en suivant une méthode fiable, ou en ayant fait preuve de capacités, voire de vertus intellectuelles que l’on pourrait porter à notre crédit ?