Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
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Séance animée par Patrick Boucheron.
Chaque communication de 30 minutes est suivie de 10 minutes de discussion.

Résumé

Lors de la création de l’Académie française, le choix est fait d’en exclure les femmes. Beaucoup de traités d’éducation du XVIIe siècle (comme le plus célèbre d’entre eux, L’Éducation des filles de Fénelon) insistent parallèlement sur l’inutilité de la plupart des sciences pour les femmes. Face à ce constat, l’Époque moderne est-elle une époque de disqualification des femmes dans le domaine des sciences ? S’il faut souligner un discours souvent ironique concernant les femmes qui veulent s’initier aux sciences et les pratiquer, on constate que la question de la légitimité et de la reconnaissance des femmes savantes est en réalité discutée et donne lieu à des réponses variées. D’une part, on trouve des défenseuses et défenseurs d’un droit d’accès et de participation aux activités scientifiques pour les femmes ; d’autre part, celles-ci pratiquent effectivement les sciences (terme qu’il faudra d’ailleurs définir dans son acception de l’époque). On peut donc mettre en valeur à la fois des éléments théoriques et des éléments pratiques soutenant cette perspective nuancée. La réflexion sur la nature des femmes (sont-elles à même de penser aussi bien que les hommes ?) tout comme l’examen des rôles sociaux des deux sexes permettent en effet de comprendre que, pour des raisons proprement philosophiques, les savantes ne sont pas forcément considérées comme ridicules au XVIIe siècle. L’analyse mobilisera notamment Marie de Gournay, René Descartes, Élisabeth de Bohême, Louis de Lesclache et François Poullain de La Barre.

Marie-Frédérique Pellegrin

Marie-Frédérique Pellegrin

Ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée et docteure en philosophie, Marie-Frédérique Pellegrin est spécialiste de philosophie moderne. Elle s'intéresse particulièrement à la pensée de Malebranche ainsi qu'au cartésianisme et à ses postérités, notamment féministes. Elle travaille actuellement sur la question du canon philosophique et sur la nécessité d'y inclure des femmes philosophes. Elle relit en ce sens les œuvres de Marie de Gournay et d'Élisabeth de Bohême. Son dernier ouvrage (Pensées du corps et différences des sexes à l'Époque moderne, ENS Éditions) propose une psycho-physiologie des sexes et des genres à l'Époque moderne à partir de la question : est-ce que le sexe du corps a une influence sur la pensée ?

Intervenant(s)

Marie-Frédérique Pellegrin

Maitresse de conférences HDR à la faculté de philosophie de l'université Lyon 3