La synthèse de particules inorganiques avec une taille ne dépassant pas quelques nanomètres a connu récemment des progrès considérables. Les premières synthèses permettant d’obtenir des tailles de nanoparticules avec des dispersions de taille 5 % datent de 1993, et ont été obtenues avec des nanoparticules de semi-conducteurs. Depuis, ce type de synthèse a été généralisé à beaucoup d’autres nanomatériaux cristallins. Il est maintenant possible de contrôler la forme (sphère, bâtonnet, plaquette), la composition, la structure cristalline et la chimie de surface de nanoparticules inorganiques avec précision. Ces nanoparticules inorganiques formées de quelques centaines à quelques milliers d’atomes ont des propriétés physiques ou chimiques que l’on ne retrouve ni dans les molécules individuelles ni dans le matériau massif.
Ce séminaire a présenté les progrès en synthèse et les nouvelles propriétés de ces nanoparticules à travers quelques résultats que nous avons obtenus au sein de l’équipe nanomatériaux quantiques de l’ESPCI. On a en particulier montré qu’il est maintenant possible de synthétiser en solution des nanoplaquettes de semi-conducteur atomiquement plates, avec une épaisseur contrôlée à l’atome près. Ces nanoplaquettes sont fluorescentes et émettent avec une pureté de couleur inégalée jusqu’à présent. On a aussi discuté de la possibilité de synthétiser en solution des nanoparticules avec une géométrie cœur/coquille, à la fois sur des cœurs sphériques ou des nano-plaquettes. Ces structures cœur/coquille ont des propriétés de fluorescence fortement améliorées. Pour terminer a été présenté un court aperçu des applications possibles des nanoparticules de semi-conducteurs qui vont de l’imagerie in vivo en biologie, aux composants optoélectroniques comme les cellules photovoltaïques, ou les diodes électroluminescentes.