Résumé
Quand ils sont expérimentalement confrontés à des tâches de discrimination ou de remémoration, les primates non humains et les enfants pré-langagiers s’avèrent capables, avant de répondre, d’évaluer s’ils ont des chances de donner une réponse correcte. Ils peuvent aussi moduler leur décision en fonction des gains pragmatiques attendus. Dans tous ces cas, pourtant, les évaluations sont effectuées en l’absence de toute théorie du fonctionnement mental. Comment se représentent-ils les affordances cognitives et pragmatiques pertinentes pour leur décision ? Une piste de réponse est donnée par la sémantique préconceptuelle par « placement de traits dans l’espace » de Peter Strawson, (1959). Nous proposerons de la compléter par un indicateur d’intensité et un pointeur d’action, et de la généraliser au cas des traits non spatiaux que sont les sentiments métacognitifs.