Résumé
Après une présentation du concept de « langues en danger » et des facteurs accélérant ce phénomène « naturel », mon intervention abordera la particularité de l’Afrique. La véhicularisation d’une langue peut conduire à une assimilation et par conséquent à la disparition de langues. Sur ce point, l’Afrique se distingue d’autres régions du monde. Historiquement, des langues locales assuraient au sein de différentes populations le rôle de langue véhiculaire et l’apparition des langues européennes et leur instauration par la suite comme langue officielle n’a pas jamais été un frein à leur expansion. Par ailleurs, la véhicularisation d’une langue et les situations de multilinguisme ne conduisent pas nécessairement à des assimilations. Le rapport aux langues en Afrique montre que l’utilisation de la langue de l’autre est une pratique courante. Les locuteurs ont des répertoires linguistiques assez riches. Pour autant, la « mort des langues » sur ce continent reste réelle et pose de la question de la sauvegarde de cette diversité linguistique. La situation du Sénégal sera le point de référence régulier de cette présentation. Il offre des contextes différents et permettra de positionner le français dans ces différents rapports de force.