Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

J’ai choisi d’illustrer le second degré à travers les papyrus de Dioscore d’Aphrodité (VIsiècle). Ces textes retrouvés dans une jarre en 1905 dessinent la figure d’un Dioscore enseignant si l’on prend la peine d’examiner de près les livres de sa bibliothèque et de reconstituer le puzzle des pièces qui la composaient et dont certaines sont encore inédites. Son enseignement correspond à celui dispensé par le grammatikos et se fixe plusieurs objectifs.

(1) L’enseignement de la grammaire à travers la morphologie verbale. Le grammatikos est avant tout celui qui forme à la grammaire, en tant qu’elle inculque les règles de l’expression orale et écrite, qui passe « en premier lieu par la déclinaison des formes nominales et la conjugaison des formes verbales » (Quintilien, I, 4, 22). Or la jarre de Dioscore a livré plusieurs papyrus grammaticaux, tous des tables de verbes contractes, qui posaient des problèmes aux jeunes élèves.

(2) L’enseignement du lexique, illustré par le glossaire gréco-copte retrouvé aussi dans la jarre. Comme sa date de rédaction, postérieure à 567-568, a dû être proche de celle des tables de conjugaison, il pourrait avoir été un autre outil que Dioscore aurait mis à disposition de ses élèves pour développer leur maîtrise du grec – et pas seulement le grec de la langue parlée, celui de la vie de tous les jours, mais aussi le grec littéraire et notamment poétique eu égard aux mots typiques de l’épopée et de la comédie qu’on y relève.

(3) L’enseignement de la littérature et de la philologie. Contrairement au premier volet, l’enseignement proprement grammatical qui s’appuie sur un matériel ad hoc, l’étude des auteurs, pouvait se faire directement sur des exemplaires de leurs œuvres – ce qui rend cette activité malaisément détectable. La bibliothèque de Dioscore comprenait trois codices contenant des œuvres de grands poètes grecs : l’un de l'Iliade d'Homère, un deuxième de comédies de Ménandre et un troisième de comédies anciennes (Eupolis et peut-être Aristophane). Épopée, comédie : on retrouve là les deux grands genres poétiques qui constituent la base de la culture littéraire d’un Grec de cette époque et donc de l’enseignement du grammatikos. Mais ce qui incite à penser que ces livres ont été utilisés dans une activité scolaire, c’est tout d’abord la présence conjointe d’un livre de Scholies mineures à l’Iliade permettant d’éclaircir les nombreuses difficultés linguistiques ou historiques qui rendent les poèmes homériques presque inaccessibles à un Grec d’époque impériale ou byzantine ; mais surtout le fait que le texte de l’Iliade et des Scholies a été, selon les cas, abondamment corrigé, complété et pourvu d’accents et de ponctuations, typiques de l’utilisation d’un auteur classique à des fins scolaires.

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