Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Les spécialistes s’accordent à penser que le roman de Proust est issu d’un essai, à savoir une « Conversation avec maman sur Sainte-Beuve», dont on trouve trace dans les notes et fragments narratifs du Cahier 1 dès 1908 et 1909. Pourtant, dans une lettre à Georges de Lauris de janvier 1909, Proust écrit : « Je n’ai pas encore commencé Sainte-Beuve […] ce ne sera pas mal et j’aimerais que vous le lisiez. » Son emprunt des nombreux volumes du Port-Royal de Sainte-Beuve à son ami témoigne de son travail. En mars 1909, Proust esquisse le récit du réveil, prologue à la conversation critique. Il écrit en mai 1909 à Georges de Lauris qu’il ne « fai[t] pas un roman », que « c’est trop long à [lui] expliquer », ne cachant pas ses interrogations. La lecture de cette correspondance montre les sentiments de Proust oscillant entre contentement et découragement, ses choix d’écriture hésitant entre critique et roman. À la mi-juillet 1909, il fait parvenir à Reynaldo Hahn son distique célèbre : « Je crains que mon roman sur le vielch Sainte-Beuve / Ne soit pas, entre nous, très goûté chez la Beuve. » Proust évoque également des maisons d’édition, mais l’obscénité de l’ouvrage laisse entrevoir des difficultés. Le 15 août 1909, Proust écrit à Alfred Valette, du Mercure de France, à propos de son « roman » : Contre Sainte-Beuve, souvenir d’une matinée ; il en évoque l’impudeur, notamment à cause d’un personnage homosexuel. Le roman est une « mise en œuvre des principes d’art de cette dernière partie », manière de préface mise à la fin. Valette, qui a déjà refusé Pastiches, recueil d’articles, s’obstine en refusant également le Sainte-Beuve.

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