Y a-t-il une bonne façon de dire les vers ? Dans une maison comme la Comédie-Française qui repose sur une troupe permanente où l’art de dire se transmet d’une génération à l’autre, au plateau comme dans les couloirs, se côtoient plusieurs approches mais une certitude commune : il faut, en vers comme en prose, raconter une histoire et faire entendre le sens. Trois grands diseurs, Éric Ruf, Denis Podalydès et Danièle Lebrun, évoquent la modernité du vers de Racine à Claudel.
Formé au Conservatoire national supérieur d’art dramatique dans les classes de Viviane Théophilidès, Michel Bouquet et Jean-Pierre Vincent, Denis Podalydès fait ses débuts à la Comédie-Française en 1997 en interprétant Mikhaïl Alexandrovitch Rakitine dans Un mois à la campagne d'Ivan Tourgueniev. En 2000, il devient le 505e sociétaire de la Troupe et reçoit le Molière de la Révélation théâtrale pour son rôle dans Le Révizor de Gogol par Jean-Louis Benoit. Sollicité par de nombreux metteurs en scène de renom dans des registres très différents, Denis Podalydès met également en scène de nombreuses œuvres telles Les Fourberies de Scapin,Cyrano de Bergerac (récompensé de six Molière dont celui du meilleur metteur en scène), le texte Le Triomphe de l'amour de Marivaux ou encore l’opéra La Clémence de Titus de Mozart.
En plus des courts-métrages et des téléfilms, Denis Podalydès participe à de très nombreux films dont la plupart des films de son frère Bruno, qu’il a coécrits : Versailles-Rive gauche, Dieu seul me voit, Liberté-Oléron, Adieu Berthe. Également auteur, il a publié plusieurs ouvrages parmi lesquels Voix off (2008), Fuir Pénélope (2014), Albums de la Pléiade, n°55 : Shakespeare (2016). Il est commandeur des arts et des lettres.
Denis Podalydès est 505e sociétaire de la troupe de la Comédie-Française.
543e sociétaire depuis le 1er janvier 2025
Entrée à la Comédie-Française le 11 avril 2011
Après un premier prix de Comédie au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, Danièle Lebrun intègre la troupe de la Comédie-Française en 1958 et la quitte deux ans plus tard pour rejoindre celle du théâtre de la Huchette où elle joue notamment dans La Cantatrice chauve de Ionesco par Nicolas Bataille. Parmi ses multiples collaborations, Roger Planchon lui confie le rôle d’Angélique dans George Dandin en 1966, Laurent Terzieff dans Tango de Mrożek et Jorge Lavelli dans Beaucoup de bruit pour rien. Jean Anouilh la met en scène, avec Roland Piétri, dans deux de ses pièces, Ne réveillez pas Madame en 1970, puis Colombe où elle tient le rôle-titre. Son interprétation de Madame de Sade de Mishima avec la troupe Renaud-Barrault, lui vaut le prix du Syndicat de la critique en 1976. Elle joue dans Exercices de style de Queneau pour Jacques Seiler, L’Importance d’être constant d’Oscar Wilde pour Jérôme Savary ou La Ronde de Schnitzler par Alfredo Arias au théâtre de l’Odéon avec la Comédie-Française. Elle obtient le Molière de la comédienne dans un second rôle en 1992 (Le Misanthrope par Francis Huster) puis en 2006 (Pygmalion par Nicolas Briançon). Elle joue à plusieurs reprises pour Christophe Lidon et, en 2019, dans Du ciel tombaient des animaux de Caryl Churchill par Marc Paquien.
En 2011, Danièle Lebrun est à nouveau engagée comme pensionnaire de la Comédie-Française. Elle en devient la 543e sociétaire le 1er janvier 2025. Elle excelle autant dans le répertoire classique que contemporain. Elle est ainsi à l’affiche de deux spectacles tout public adaptés d’Andersen, La Reine des neiges, l’histoire oubliée par Johanna Boyé et La Petite Sirène par Géraldine Martineau, joue dans la création d’Amine Adjina et Émilie Prévosteau Théorème/Je me sens un cœur à aimer toute la terre ou dans celles de Julie Deliquet (Fanny et Alexandre), Pauline Bureau (Hors la loi) et Françoise Gillard (La Ballade de Souchon). L’auteur et metteur en scène Lars Norén la distribue dans Poussière, Alain Françon dans La Trilogie de la villégiature et Les Trois Sœurs tandis qu’elle interprète Labiche pour Giorgio Barberio Corsetti (Un chapeau de paille d’Italie), Molière pour Galin Stoev (Tartuffe), Shakespeare pour Éric Ruf (Roméo et Juliette)… Elle présente deux Singulis/Seule-en-scène : L’Envers du music-hall de Colette et Le Silence de Molière de Giovanni Macchia mis en scène par Anne Kessler.
Outre les adaptations de pièces à la télévision (Le Jeu de l’amour et du hasard, La Double Inconstance) par Marcel Bluwal et des séries (dont Les Nouvelles Aventures de Vidocq), elle tourne au cinéma pour Jacques Audiard (Un héros très discret), Claude Berri (Uranus, La Débandade, Ensemble, c’est tout), Éric Rohmer (Conte d’hiver), ou encore Éric Toledano et Olivier Nakache, Clément Michel, Robert Guédiguian, Philippe de Broca, Valérie Lemercier, Sylvie Testud, Matthieu Kassovitz… Elle tourne aussi dans Les Trois Sœurs de Valeria Bruni-Tedeschi (collection « Le Cinéma de la Comédie-Française », plateforme Madelen de l’Ina) et Sois belle et tais-toi, un Théâtre à la table dirigé par Françoise Gillard d’après Delphine Seyrig (disponible gratuitement sur la chaîne YouTube de la Comédie-Française).
Elle est, depuis le 21 décembre 2024 Salle Richelieu, Doña Honoria, le Chancelier, le Chambellan et la Religieuse dans Le Soulier de satin de Paul Claudel dirigé par Éric Ruf.
Judith Chaine mène parallèlement des études littéraires (DEA à la Sorbonne Paris IV) et musicales (piano, orgue, musique de chambre, chant) puis se tourne naturellement vers le journalisme musical. Titulaire depuis 2002 de la rubrique « Musique Classique » pour l'hebdomadaire Télérama Sortir.
Productrice à Radio France, elle collabore à France Culture (Tout Arrive de 2005 à 2007), France Info (Sorties de Salles) et essentiellement France Musique depuis 2007. Sur cette antenne, elle produit différents feuilletons pour Au bonheur des gammes, une série musicale et littéraire dirigée par Dominique Jameux, puis coanime la matinale avec Stéphane Grant (2008-2010).
En 2012, elle devient la productrice de l’émission Samedi à l’opéra. Par ailleurs, elle est la coordinatrice et principale productrice des Grands Entretiens de France Musique depuis la saison 2017-2018.
Judith Chaine commence en 2015 une activité de dramaturge (Le retour d’Ulysse de Monteverdi avec Emmanuelle Haïm au Théâtre des Champs-Élysées et La Traviata de Verdi mise en scène par Chloé Lechat à l’opéra de Limoges en février 2022).
Elle collabore aussi étroitement avec la Comédie-Française depuis la saison 2020-2021 en animant régulièrement le magazine Quelle Comédie !
Depuis juin 2018, elle travaille pour France Télévision à l’occasion de Musiques en fête en direct du théâtre antique d’Orange qu’elle coprésente avec Cyril Féraud et des Victoires de la musique classique qu’elle coprésente avec Leïla Kaddour-Boudadi en 2019 et 2020.
