Durant les combats de la Seconde Guerre mondiale sur le front du Pacifique, les Marines utilisèrent des locuteurs de la langue autochtone américaine navajo pour l’échange des messages secrets. Ce code se révéla impossible à déchiffrer par l’armée japonaise, et les «Navajo Code Talkers» eurent un rôle crucial, par exemple dans la victoire des Alliés à Iwo Jima. Sur le front européen, le code allemand généré par la machine Enigma fut déchiffré par le groupe guidé par Alan Turing en Angleterre. Pourquoi ce sort est-il différent des deuxsystèmes d’encryptage? Le groupe guidé par Turing était-il plus performant que son homologue japonais? Ou bien les langues naturelles représentent-elles des codes plus difficiles à déchiffrer que les systèmes inventés par les experts d’encryptage? Si tel est le cas, un paradoxe surgit: les enfants apprennent sans difficulté la langue qui leur est présentée: le navajo comme l’anglais, le français ou le chinois. Comment font-ils pour déchiffrer des codes aussi difficiles? Dans ma présentation, je voudrais discuter de quelques «techniques de déchiffrage» que l’enfant maîtrise naturellement pour casser le code de la langue.