Résumé
Samsu-iluna a souvent été présenté comme le successeur incapable de conserver le grand royaume constitué par Hammu-rabi. Ainsi, son règne a-t-il été défini par Gadd dans la Cambridge Ancient History en 1973 comme « pas beaucoup plus court, mais moins remarquable que celui de son père [1] ». Il est vrai qu'à la fin de son règne, l'étendue du royaume de Babylone s'était considérablement amoindrie. Cependant, c'est sous le règne de Samsu-iluna que se produisirent des transformations très importantes, notamment du point de vue culturel.
Les sources disponibles pour étudier cette période de près de quatre décennies sont d'abord formées par les textes commémoratifs, au premier rang desquels on compte les « noms d'années » qui servaient à dater les documents. Pour Samsu-iluna, il n'y a pas de problème : la séquence de ses 38 noms d'années est connue. On retrouve à leur sujet le même problème général d'interprétation que pour la plupart des règnes : les mentions d'événements politico-militaires sont minoritaires et la question est de savoir comment interpréter les noms des années qui mentionnent des offrandes religieuses. Faut-il les considérer comme des signes d'affaiblissement ? On possède par ailleurs 9 inscriptions commémoratives de Samsu-iluna. Au contraire de Hammu-rabi, figuré au sommet de la stèle de son Code, on ne possède pas de représentation de son fils : on sait seulement qu'il fit faire une statue de lui en pierre, qui pesait 2,5 tonnes, donc manifestement plus grande que nature. L'existence d'un fragment de statue en pierre a été signalée dès 1994 : seule est conservée la partie inférieure de la statue, et pas le buste ni la tête ; ce qui reste pèserait 160 kilos. L'inscription est gravée sur la partie de la tunique située entre la ceinture et les genoux ; elle est malheureusement toujours inédite [2].