Les langues humaines permettent la création d’un nombre illimité de messages. La combinatoire syntaxique est à la base de cette propriété remarquable. Grâce à l’application récursive de règles combinatoires simples (peut-être d’une seule règle très générale !), nous pouvons engendrer une infinité de phrases, capables d’exprimer « nos pensées les plus cachées » (Galilée).
Les structures syntaxiques ainsi créées sont des objets complexes. Depuis un quart de siècle environ, les linguistes essayent de cartographier les structures de manière aussi complète que possible, afin de décrire l’invariance et la variation structurale observée dans les langues du monde, et de tenter de ramener les généralisations observées aux principes qui régissent la faculté du langage humain.
Une caractérisation traditionnelle du langage le conçoit comme un système qui met en relation des sons et des sens. Une définition plus générale et précise, tenant compte des langues des signes, caractérise le langage comme un système qui met en relation des gestes accessibles aux organes sensoriels (gestes sonores, gestes visibles, etc.) et des sens. Il doit donc y avoir des points de contact entre la combinatoire syntaxique, les systèmes de production et perception des gestes audibles ou visibles, les systèmes de sens : les interfaces.
Ce cours, ainsi que le séminaire et le colloque associés, vont explorer plusieurs aspects de ce système combinatoire complexe et de ses interfaces.