Résumé
Ce cours a tenté de faire émerger le sens de la présence chronique, plus ou moins latente, de nombreuses espèces et génotypes viraux chez l’homme. Ce que l’on appelle maintenant communément le virome reste largement une énigme en matière de compréhension de la logique de sa coévolution avec l’espèce humaine. Tube digestif, peau, système immunitaire, système nerveux, foie sont les grands tissus connus pour héberger des virus sur un mode latent, éventuellement soumis à récurrences. Beaucoup de ces virus sont contractés très tôt dans la vie (Anellovirus, Papillomavirus non oncogènes) et, en l’absence de pathogénicité démontrable, on peut se demander quel est le sens de ce parasitisme chronique et à quel point, comme le microbiome bactérien, ce virome pourrait jouer un rôle dans le développement, la maturation et la santé ou la maladie de l’individu. Pour d’autres virus pathogènes comme les Herpèsvirus (HSV, CMV, Epstein-Barr), au-delà de la pathogénicité immédiate de la primo-infection et de récurrences fréquentes après leur entrée en latence, la question se pose de savoir s’ils peuvent collectivement avoir un effet bénéfique sur la maturation du système immunitaire chez l’enfant et un effet délétère influençant la sénescence des cellules effectrices de l’immunité chez le sujet âgé.