Les termes central executive (administrateur central) et executive control (contrôle exécutif ou directorial) sont issus des travaux de Broadbent (1950), Posner & Snyder (1975), Shallice (1978) et Baddeley (1986). On désigne par ces termes l'ensemble des processus qui sous-tendent la planification, l'initiation, l'exécution et la supervision des comportements volontaires, dirigés vers un but, ainsi que la flexibilité dans la conception de stratégies nouvelles ou non-routinières. Parmi les processus qui relèvent du contrôle exécutif figurent le maintien d'un but, la sélection des représentations perceptives et des actions pertinentes à ce but, l'inhibition des actions inappropriées, et la détection et la correction des erreurs.
Une longue tradition, que l'on peut faire remonter aux réflexions de René Descartes sur le propre de la conscience humaine, associe la flexibilité du contrôle exécutif à un niveau de traitement nécessairement conscient. Toutefois, si l'on récuse le dualisme Cartésien, même ces opérations de très haut niveau doivent bien résulter du fonctionnement d'un assemblage de systèmes cérébraux dont on ne voit pas bien pourquoi ils ne pourraient pas se déclencher en l'absence de conscience. Les fonctions exécutives sont-elles réalisées par des processeurs comme les autres, dont la vitesse d'exécution et les décisions sont susceptibles d'être influencées par des indices non-conscients ? Cette question, cruciale pour le développement d'une théorie de la conscience, est avant tout empirique, et plusieurs chercheurs l'ont récemment posée à l'aide du paradigme de masquage subliminal.