Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Sur le plan historique, nous commencerons par souligner que, contrairement à une idée répandue, le concept d'inconscient ne date pas de Freud et ses contemporains (Gauchet, 1992). De plus, de nombreux aspects de la théorie freudienne de l'inconscient ne trouvent pas d'échos dans la recherche contemporaine. Tel est le cas, par exemple, de l'hypothèse d'un inconscient pourvu d'intentions et de désirs qui lui sont propres, souvent d'origine infantile, et structuré par des mécanismes de refoulement et de censure. Pour éviter toute confusion avec les constructions théoriques freudiennes, la psychologie cognitive préfère donc souvent au terme d'inconscient les termes plus neutres de non-conscient ou d'inconscient cognitif (Kihlstrom, 1987).

Nombreux sont les philosophes, dès l'époque classique, à avoir souligné la part considérable du non-conscient dans nos activités physiques et mentales. Descartes, dans le Traité de l'Homme, attire l'attention sur les « mouvements que nous faisons sans que notre volonté y contribue » et qui « ne dépendent que la conformation de nos membres et du cours que les esprits (...) suivent naturellement dans le cerveau ». Spinoza affirme que le sentiment du libre arbitre émerge du fait que « les hommes sont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent ». Malebranche, Diderot, Maine du Biran et bien d'autres souligneront également les fondements non-conscients de nos motivations et de nos automatismes.