Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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Les infections fongiques (mycoses) liées à au moins six classes de champignon (Candida, Aspergillus, etc.) provoquent essentiellement des infections de la peau et de l’arbre respiratoire. Les infections invasives observées chez les sujets fragiles sont relativement fréquentes et souvent mortelles. On distingue les mycoses endémiques des mycoses opportunistes observées uniquement chez les sujets immunodéprimés. Certains champignons comme Candida sont des commensaux. Les mécanismes qui distinguent la colonisation de certaines surfaces épithéliales comme la peau, de l’infection cutanéo-muqueuse et de l’invasion (franchissement de la barrière épithéliale) sont essentiels à comprendre. Ils font appel à l’écologie microbienne locale et au degré d’engagement des réponses immunes innées et adaptatives. L’ensemble des cellules de l’immunité innée peut être activé par la reconnaissance de polysaccharides présents dans la paroi des champignons. De nombreux récepteurs sont mis en jeu, ils induisent la production de cytokines proinflammatoires et l’activation des cellules phagocytaires à tuer les champignons par plusieurs mécanismes. Un aspect intéressant concerne la conservation par les cellules macrophagiques après infection fongique d’une capacité accrue de réponse qui les rendent plus efficaces dans le contrôle de l’infection. On parle de « trained immunity ». L’activation de l’immunité innée engendre de façon coordonnée la différenciation de lymphocytes T CD4 en cellules effectrices dites « TH17 » qui attirent les polynucléaires au site d’infection via la production de cytokines et activent les cellules épithéliales à se défendre. Le déterminisme moléculaire de cette réponse est aujourd’hui bien connu. Le contrôle d’une infection systémique (invasive) par les champignons dépend essentiellement de la mise en jeu des cellules phagocytaires polynucléaires neutrophiles et macrophages.