Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Les moyennes latitudes de l’Eurasie ont été peuplées par Homo sapiens plus tardivement que les régions tropicales. Sans doute ce peuplement a-t-il demandé une acclimatation plus longue pour des populations d’origine africaine. C’est vers 45 000 ans avant le présent que l’on trouve les premières traces indubitables de notre espèce en Sibérie occidentale, en Europe de l’Est et dans l’Altaï. Les industries lithiques dont sont porteurs ces groupes évoquent fortement celles découvertes dans le désert du Negev vers 50 000 avant le présent. Plusieurs épisodes d’hybridation avec les populations locales de Néandertaliens et de Dénisoviens ont été mis en évidence. Toutefois, la contribution génétique de ces populations archaïques au génome des populations actuelles est très faible et on peut s’interroger sur les effets de ces introgressions sur le plan phénotypique. À l’échelle continentale, un recouvrement chronologique d’au moins 5 000 ans est observé entre les premières populations d’Homo sapiens en Europe orientale et celles des derniers Néandertaliens en l’Europe occidentale. Cette proximité relative explique certainement les innovations techniques et culturelles inédites que l’on observe alors chez les Néandertaliens les plus tardifs. Cette première vague de migration moderne n’a guère laissé de descendance. C’est un peu plus tard, avec le complexe aurignacien, que l’on assiste au remplacement définitif des populations néandertaliennes et au développement de groupes humains que l’on peut rattacher aux Européens actuels.