Vers la fin du Pléistocène moyen (780 000 à 128 000 avant le présent) apparaît en Afrique une forme humaine à grand cerveau qui est à l’origine de toute l’humanité moderne et que l’on peut attribuer à l’espèce Homo sapiens. Elle a d’abord évolué à l’intérieur de ce continent avec des sorties épisodiques vers le Proche-Orient. Sur le plan anatomique, on assiste à une évolution graduelle qui aboutit il y a environ 100 000 ans à l’émergence de formes proches des hommes actuels. Sur le plan comportemental, elle semble associée au développement d’un ensemble d’industries lithiques que l’on rassemble sous le terme de « Middle Stone Age ». Au fil du temps, le Middle Stone Age a présenté une différenciation culturelle régionale de plus en plus marquée et, dans ses formes finales, les signes d’une complexification sociale croissante. Homo sapiens se répand alors hors d’Afrique, d’abord au Moyen-Orient. Puis, on le trouve en Extrême-Orient il y a au moins 70 000 ans et dès 60 000 ans il atteint l’Australie. Dans les moyennes latitudes de l’Eurasie, il est déjà présent vers 45 000 ans depuis l’Europe de l’Est jusqu’à l’Altaï et la Mongolie. Au cours de cette expansion géographique, les populations archaïques locales telles que les Néandertaliens ou les Dénisoviens sont remplacées ou partiellement absorbées. Elles semblent avoir totalement disparu peu après 40 000 ans avant le présent. Après avoir atteint les hautes latitudes de l’Eurasie, les hommes pénètrent en Alaska à partir de la Sibérie et plus tard colonisent l’ensemble du continent américain. Dans les régions qui n’avaient jamais connu de présence humaine, l’impact de la chasse sur la faune locale est très important. Au terme de cette évolution et, pour la première fois dans l’histoire des hominines, une espèce unique peuple l’ensemble des terres habitables de la planète.
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Cours
Homo sapiens : l'espèce orpheline
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