Les sciences cognitives ont identifié au moins quatre grands facteurs clés que l’on peut qualifier de « piliers de l’apprentissage » dans la mesure où ils jouent un rôle déterminant dans la vitesse et la facilité de l’ensemble des apprentissages scolaires : l’attention ; l’engagement actif de l’enfant ; le retour rapide d’informations ; et la consolidation quotidienne des apprentissages.
Commençons par l’attention, qui peut être définie comme l’ensemble des mécanismes par lesquels le cerveau sélectionne une information et en oriente le traitement. Le psychologue américain Michael Posner distingue au moins trois systèmes attentionnels : l’alerte, qui module globalement le niveau de vigilance ; l’orientation de l’attention, qui sélectionne un objet ; et le contrôle exécutif, qui sélectionne la chaîne de traitements appropriée à une tâche donnée et en contrôle l’exécution. Chacun de ces systèmes module massivement l’activité cérébrale et peut donc faciliter l’apprentissage, mais aussi l’orienter dans la mauvaise direction. Le plus grand talent d’un enseignant consiste sans doute à canaliser et captiver, à chaque instant, l’attention de l’enfant afin de l’orienter vers le niveau approprié.
Les systèmes cérébraux d’alerte et de vigilance signalent quand il convient de faire attention. Ils s’accompagnent de la libération massive et diffuse de neuromodulateurs tels que la sérotonine et l’acétylcholine. Ceux-ci modulent massivement l’activité corticale et l’apprentissage. Des expériences chez l’animal montrent que leur décharge peut radicalement altérer la plasticité des cartes corticales auditives ou tactiles. Les travaux de Daphné Bavelier suggèrent que les jeux vidéo fournissent un moyen particulièrement efficace de mobiliser ces systèmes.