De la guerre de Troie aux tentatives de migrants africains de pénétrer en Europe du côté de Gibraltar, de Grèce ou d’ailleurs, l’idée d’une stabilité des populations est battue en brèche. Ce colloque propose une réflexion collective, une méditation et une discussion sur l’état social et l’état d’esprit des réfugiés arrivant en Europe sans aucune attache, sans relations, et sans langue commune qui leur permettraient de communiquer avec leur nouvelle société. Sans être seuls, ils sont abattus par l’isolement. La solitude dans la foule est sans doute plus pénible que la solitude tout court, à cause du contraste ressenti avec un environnement où les gens communiquent entre eux et s’entre-regardent.
Le colloque comprendra ainsi une réflexion sur « l’apprentissage » de l’activité sociale du voir, par le truchement d’un court métrage que j’ai réalisé avec une jeune artiste, et que je propose de regarder comme une introduction visuelle à cette problématique qui durcit les relations humaines en Europe. Nous pourrons ainsi aborder la question de cette solitude exaspérante, de ses causes et formes différentes, et de ce que nous pouvons proposer comme remède. D’autres vidéos seront également montrées et commentées. Les conférences analyseront les différentes expériences émotionnelles, les formes de solitude et les outils, disponibles ou manquants, dont les solitaires font usage, dont au premier chef, le langage.