Deux fois plus grande que Pompéi, la cité antique de Cumes est située à 25 km à l’ouest de Naples, sur la côte de la mer tyrrhénienne en face de l’île d’Ischia, dans le Parc archéologique des Champs Phlégréens. Les historiens antiques la considéraient comme la plus ancienne colonie grecque établie en Occident. Elle fut fondée dans la seconde moitié du VIIIe siècle avant J.-C. par des Grecs venus d’Eubée et prospéra rapidement de façon pérenne.
Depuis quelques années, les chercheurs français s’intéressent plus particulièrement à une zone où se trouvent à la fois un sanctuaire grec, des routes et une nécropole.
Les chercheurs ont découvert, au mois de juin 2018, une tombe à l’exceptionnel décor figuré. Un serviteur nu apportant une cruche de vin et un vase est encore visible ; quant aux convives servis, ils devaient être représentés sur les parois latérales. Outre la très bonne conservation des enduits et des pigments restants, un tel décor est rare pour une tombe de cette période, le thème étant pour le moins « démodé » car en vogue un ou deux siècles plus tôt.
Afin de préserver la fresque, les archéologues l’ont prélevée ainsi que les fragments retrouvés au sol pour tenter de reconstituer le décor, tel un puzzle.
Les fouilles archéologiques de Cumes dirigées par Jean-Pierre Brun (Collège de France) et Priscilla Munzi (Centre Jean Bérard, USR 3133 CNRS - École française de Rome), avec le soutien financier du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (Commission des fouilles) et de l’École française de Rome ont mis au jour une tombe à chambre des IIIe-IIe siècles avant J.-C. ornée de peintures.
Outre les acteurs principaux précités, l’opération a bénéficié d’une subvention importante de la Fondation du Collège de France qui a donné les moyens d’élargir les dégagements et d’approfondir la recherche, en étendant la zone de fouille dans un secteur jusqu’à présent non exploré sinon par les fouilles clandestines du XIXe siècle. A cet endroit, sous un épais remblai déposé dans les années 90 après J.-C., la nécropole de l’époque grecque est en grande partie préservée. Les premiers niveaux dégagés cette année correspondent à des tombes individuelles du Ier siècle avant J.-C. et des tombes à chambre du IIe siècle avant J.-C. L'aide de la Fondation du Collège de France a donc été déterminante dans la découverte de la tombe peinte.