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Sarah Lamaison et Ralitsa Todorova reçoivent le prix Jeunes Talents L'Oréal-Unesco pour les femmes et la science

Deux jeunes chercheuses rattachées à des laboratoires du Collège de France ont été distinguées à l’occasion de la 14édition du prix Jeunes Talents France L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science (For Women in Science).

Prix L'Oréal Unesco Jeunes talents Femmes et science

Sarah Lamaison est doctorante au laboratoire de Chimie des processus biologiques au sein de l’équipe du professeur Marc Fontecave, titulaire de la chaire Chimie des processus biologiques.

Ralitsa Todorova est postdoctorante au Centre interdisciplinaire de recherche en biologie du Collège de France (équipe Michaël Zugaro).

Comme le précise la Fondation L’Oréal dans sa présentation de la promotion 2020 : « le prix Jeunes Talents récompense des chercheuses dont les travaux contribuent à bâtir un monde meilleur, durable, plus résilient, plus inclusif. Cette édition 2020 distingue 35 jeunes talents sélectionnées par un jury d’excellence parmi 700 candidatures. Originaires du monde entier, menant leurs recherches en France métropolitaine ou dans les Outre-Mer, ces doctorantes ou postdoctorantes sont engagées dans des champs aussi variés que la médecine, l’astronomie, la physique ou l’informatique. Toutes remarquables par l’excellence de leur parcours, elles représentent chacune un espoir pour notre avenir commun. Beaucoup d'entre elles ont été confrontées au long de leur cursus à des différences de traitement avec leurs homologues masculins. Aujourd’hui, elles souhaitent contribuer à promouvoir la science auprès des plus jeunes et des générations futures. Puissent-elles, en tant que role models, permettre de mettre fin à l’autocensure et au manque de confiance des femmes dans les carrières scientifiques. Puissent-elles contribuer à renforcer la représentation de femmes audacieuses en science. »

Sarah Lamaison

« La recherche est une aventure formidable »

Sarah Lamaison
© Fondation L’Oréal

Recycler le CO2 pour s’affranchir de la dépendance aux ressources fossiles

Sarah Lamaison a toujours souhaité mettre ses travaux de recherche au service de l’environnement et agir pour le bien commun. C’est une professeure, en classe de terminale, qui l’encourage dans cette voie et motive son choix d’un parcours scientifique.

Originaire du Pays basque, la chercheuse reconnaît être profondément attachée à l’océan et à l’environnement. Après avoir étudié l’économie et la chimie à l’École polytechnique, elle obtient un master de l’université de Cambridge puis poursuit un doctorat entre le Collège de France et Stanford dans le domaine de la photosynthèse artificielle – un procédé qui vise à répliquer la photosynthèse des plantes, lequel capture et convertit le CO2 de l’atmosphère en sucres permettant le fonctionnement de leur métabolisme.

Au Collège de France et à Stanford, Sarah Lamaison développe des technologies d’ingénierie chimique qui permettent  de transformer le CO2 en différentes substances aujourd’hui produites à partir de pétrole. Ces technologies ouvrent la voie d’une émancipation vis-à-vis des ressources fossiles par la création d’un cycle carbone durable où le CO2 peut être recyclé à l’infini.

Les recherches de la jeune chercheuse ont contribué au dépôt de deux brevets. The Green Fuel Company, son projet entrepreneurial issu de ses recherches, est lauréat du concours i-Lab 2020.

La vision de la chercheuse est celle d’une science qui « fait le bien ». Et si elle entretient un rêve, c’est celui d’« une planète propre, dont les prochaines générations pourront aussi observer les merveilles ». Chaque jour, par son travail, elle s’efforce d’y contribuer.

Ralitsa Todorova

« Partagées, les idées vont plus loin »

Ralitsa Todorova
© Fondation L’Oréal

Comprendre comment naissent les souvenirs 

Ralitsa Todorova est née à Sofia, en Bulgarie, et c’est à travers l’Europe qu’elle se forme sur le fonctionnement cérébral, un sujet qui la passionne dès ses études secondaires, alors qu’elle découvre un article sur le développement d’un bras prothétique contrôlé par le cerveau.

Ralitsa Todorova obtient sa licence en neurobiologie à Édimbourg, effectue un échange à Uppsala, en Suède, puis entre à l’École de neurosciences de Paris en 2013 pour un master de recherche en sciences cognitives.

Elle rejoint alors l’équipe de Michaël Zugaro, au Collège de France, et réalise une thèse sur la consolidation de la mémoire. Ce processus de renforcement et de transformation des expériences en souvenirs a lieu pendant le sommeil. Sans interférences avec le monde « extérieur », les régions cérébrales communiquent entre elles et réactivent les traces mnésiques pour réviser et réévaluer les souvenirs. Cette consolidation mémorielle suppose une interaction très fine avec les rythmes cérébraux de sommeil. Le travail de Ralitsa Todorova apporte des éclairages et des analyses toujours plus fines sur ce mécanisme éminemment complexe, capital autant pour des problématiques de santé humaine que de cognition et d’apprentissage.

La chercheuse, également sportive et passionnée de floorball et d’escalade, est convaincue que la collaboration et l’intelligence collective sont le moteur du progrès. Fervente adepte du travail collaboratif, elle considère que la représentation des femmes au sein des milieux scientifiques est une condition sine qua non de la richesse des idées et de la diversité des perspectives employées.