En plus de ces variations orbitales, on sait aussi que la teneur en dioxyde de carbone covarie avec ces glaciations, les variations de CO2 constituant ce que l’on appelle une rétroaction positive des variations orbitales. Néanmoins, le rôle exact de l’effet de serre est encore l’objet d’incertitudes notamment pour les épisodes rapides des déglaciations.
Avec des collègues américains (Shakun et al. 2012), nous avons étudié précisément l’évolution des températures pendant la dernière déglaciation de ‑21 000 à ‑8 000 ans avant le présent : une période suffisamment récente pour être étudiée avec précision. Nous avons compilé une centaine d’enregistrements répartis à la surface de la planète dont ceux que nous avions déjà publiés pour les océans Atlantique et Indien.
Le premier résultat majeur de notre étude est que la température moyenne mondiale a globalement suivi l’augmentation de CO2 mesurée dans les bulles contenues dans les carottes de glace de l’Antarctique. Pour comprendre les mécanismes, il est nécessaire de considérer séparément les différentes bandes de latitudes. En fait, la dernière déglaciation s’est déroulée en cinq grandes étapes.
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Article repris dans La Lettre du Collège de France n° 35, décembre 2013