Résumé
La documentation issue des fouilles du site d’Antinoopolis témoigne du rôle central joué par cette ville dans l’éducation, et ce à tous les niveaux : de l’apprentissage du grec et du latin jusqu’aux travaux de recherche en mathématique et médecine, en passant par la sténographie.
Cette singularité de la ville fondée par Hadrien et promue capitale de la Thébaïde à la suite des réformes de Dioclétien se laisse observer dans le cas d’un lot de textes exceptionnels : un cahier formé de tablettes de cire conservées au Louvre (inv. MND 552 LIKH), dont l’ancien possesseur fut Aurelius Papnouthion. Antinoopolis, en bref, n’a pas produit de grands auteurs – si ce n’est peut-être le géomètre Sérénos –, mais elle nous a donné un écolier en herbe, dont le nom à lui tout seul désigne tout un programme : Aurelius, il acquérait les savoirs nécessaires à la vie d’un sujet de l’empire romain tardif ; Papnouthion, nom théophore qui signifie « celui du dieu (ou de Dieu) », il évoluait dans un monde marqué par l’essor du christianisme. On reviendra dans cette séance de séminaire sur l’identification et la publication de cet ensemble documentaire et on procédera à l’analyse de son contenu comme de sa forme, en le replaçant dans le contexte scolaire et savant d’une ville d’Égypte à l’époque tardo-romaine et des évolutions culturelles qui la caractérisent.