Trouver de nouveaux composés est une chose, mais les transformer en matériaux utiles dans le contexte du développement durable nécessite de nouvelles stratégies de synthèse parmi lesquelles on trouve les approches bio-inspirées/biomimétiques. On décrit par exemple l’utilisation de virus génétiquement modifiés pour la préparation d’électrodes nanostructurées mais aussi l’approche bactérienne, encore peu explorée dans le domaine des batteries Li-ion, qui s’appuie sur la capacité de certaines souches bactériennes à favoriser les réactions de biominéralisation, soit en modifiant localement la chimie du milieu, soit en offrant des surfaces favorables à la nucléation de phases minérales. L’application de ces réactions de bio-minéralisation, qui engendre le processus de production de minéraux par les organismes vivants, est démontrée pour la synthèse de matériaux d’électrodes variés de a-Fe2O3, FePO4.H2O à tailles et morphologies contrôlées. Son extension à d’autres oxydes ainsi qu’à des phosphates et silicates de Fe et de Mn est également commentée.
On conclut cet exposé en soulignant les nombreuses pistes que la synthèse via des virus ou des bactéries dans le domaine de la conversion piézoélectrique, de la photo-électrolyse de l’eau voire pour le développement de macro-générateurs électriques. La synthèse bio-inspirée de matériaux pour le domaine du stockage de l’énergie est en pleine évolution avec des progrès constants malgré la complexité croissante des méthodes de synthèse.