Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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Résumé de l'intervention de Clémentine Bosch-Bouju

Les polymères biomimétiques comme alliés des neurosciences dans le développement des neurotechnologies

De nombreuses pathologies cérébrales demeurent mal soignées, car l’accès des médicaments à la zone pathologique dans le cerveau est très limité. En réponse à ces limitations, la pharmacothérapie intracérébrale se développe, mais elle ne permet pas de contrôler dans le temps la libération des médicaments dans le cerveau. Par ailleurs, le champ des neuroprothèses (stimulation cérébrale, optogénétique, interface homme-machine) est actuellement en plein essor, afin de mieux cibler les zones du cerveau à traiter. Cependant, ces approches ne prévoient pas de libérer des médicaments dans le cerveau de manière contrôlée. Les polymères biomimétiques peuvent pallier aux limitations de ces deux approches thérapeutiques. En effet, par l’usage de ces polymères biomimétiques, il est possible de libérer des molécules dans le cerveau, avec un fort contrôle temporel, spatial et de concentration. Ceci constitue le principe du projet de recherche qui a été développé par Sébastien Lecommandoux et Clémentine Bosch-Bouju et qui sera présenté lors de ce séminaire. Les apports potentiels des polymères biomimétiques pour la recherche biomédicale en neurosciences, et notamment pour la conception de nouvelles neurotechnologies seront également discutés, aux vues des différentes recherches réalisées à travers le monde.

Clémentine Bosch-Bouju

Clémentine Bosch-Bouju

Clémentine Bosch-Bouju est neurophysiologiste et enseignante-chercheuse à l’Ensmac, une école d’ingénieurs du réseau INP spécialisée en chimie-biologie. Elle a réalisé sa thèse entre 2008 et 2011 dans l’équipe de Laurent Venance au Collège de France. Son thème de recherche est l’étude de la communication neuronale en situations physiologique et pathologique, notamment dans le cadre de la maladie de Parkinson. Après un premier stage postdoctoral à l’université d’Otago (Nouvelle-Zélande), où elle se forme à l’électrophysiologie et l’optogénétique in vivo, elle rejoint le laboratoire NutriNeuro (INRAE, université de Bordeaux, INP) en 2014, où elle étudie l’impact de la nutrition sur la plasticité neuronale. Elle est recrutée maître de conférences à l’Ensmac en 2016. Elle y rencontre Sébastien Lecommandoux, ensemble ils initient un premier projet de recherche en 2018. Depuis, elle s’est spécialisée dans la conception de neurotechnologies, à l’interface de la chimie, mais également de la bioélectronique, pour proposer de nouveaux outils pour l’étude du cerveau et le développement de stratégies thérapeutiques innovantes pour les troubles neurologiques et neuropsychiatriques.

Résumé de l'intervention d'Isabel Marey-Semper

Inverser le paradigme de la chimiothérapie conventionnelle à l'aide de polymersomes de rupture : la naissance de la chimiothérapie commandée à distance

La chimiothérapie reste la prise en charge de référence pour un grand nombre de patients atteints de cancer. Cependant, la dose de chimiothérapie administrée est limitée à ce que le patient peut tolérer, plutôt qu’à la dose la plus efficace pour éradiquer la tumeur localement. Ce compromis est dû à la nature des molécules anticancéreuses qui, lorsqu’elles sont injectées par voie intraveineuse, affectent toutes les cellules en croissance du corps, pas seulement les cellules cancéreuses, créant ainsi des effets secondaires néfastes. Avec, pour conséquence, une dose de chimiothérapie trop faible localement dans la tumeur pour être totalement efficace et trop élevée dans les organes sains pour être inoffensive. DOXANANO veut inverser ce paradigme en atteignant une dose de chimiothérapie jamais atteinte auparavant dans la tumeur, conduisant à son éradication, tout en préservant les organes sains.
Pour cela, DOXANANO développe une approche thérapeutique révolutionnaire appelée chimiothérapie activée à distance (RAC®) : les molécules anticancéreuses sont encapsulées dans des nanoparticules sphériques uniques composées de polymères appelées polymersomes DXN. Ces DXN très stables sont de véritables « nano-coffre forts » qui transportent de manière sécurisée les molécules dans l'organisme. Une fois dans la tumeur et en présence de radiothérapie, les DXN s’ouvrent localement dans la tumeur et y libèrent leur contenu en molécules anticancéreuses de manière contrôlée.

Isabel Marey-Semper

Isabel Marey-Semper
© 2023 Andrew Collings Photography

Isabel Marey-Semper est la fondatrice et PDG de DOXANANO, une start-up pharmaceutique de nano-médecine de précision dédiée à la lutte contre les cancers. Avant de fonder DOXANANO, Mme Marey-Semper a occupé des postes de direction générale dans de grandes entreprises industrielles innovantes telles que la Compagnie de Saint-Gobain, Stellantis et L’Oréal. Isabel Marey-Semper a débuté sa carrière en tant que consultante en stratégie et finance. Isabel est également administratrice indépendante d’une société américaine et de l’Institut Imagine (institut de recherche médicale et de traitement des maladies génétiques à l’hôpital Necker).
Ancienne élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm et après avoir réalisé sa thèse au Collège de France, Isabel Marey-Semper est docteure en neurobiologie de l’université Pierre-et-Marie-Curie. Isabel détient un MBA du Collège des ingénieurs. Elle est auditrice de la 73e session de politique de défense de l’Institut des hautes études de défense nationale et colonelle de la réserve citoyenne de l’Armée de l’air et de l’espace. Isabel Marey-Semper est chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur.

Intervenant(s)

Clémentine Bosch-Bouju

Maître de conférences, Bordeaux INP

Isabel Marey-Semper

Fondatrice de DOXANANO, CEO

Événements