Les quatre estampages de la lettre royale sont très difficiles à lire. Les photos numériques et leur élaboration à l’ordinateur m’ont permis d’avancer un déchiffrement possible. Voici le texte de la lettre que j’ai proposé (la l. 9, dont la restitution est pratiquement sûre étant fondée sur les formules d’une lettre d’Antiochos III ou de Zeuxis à Amyzon : J. et L. Robert, Fouilles d’Amyzon, n° 9 ll. 9-11, permet de reconnaître que chaque ligne devait contenir 66-68 lettres) :
« Le roi Antiochos le Grand à la suggeneia de Pormounos et au prêtre … ( ?), salut. Attendu qu’il est arrivé qu’au cours de … les gens de service consacrés ont été enlevés et maintenant vous demandez que ceux-là tous ensemble soient ramenés sains et saufs loin (ou : à l’abri) de …, nous vous accordons que … du domaine (en votre propriété) et de le marquer par des stèles de bornage. À cet égard, même précédemment Zeuxis avait écrit aux soldats en ordonnant que ce même domaine (en votre propriété)… et que … des gens qui ont été enlevés et ce qui leur appartient… Quant à nous, nous avons écrit directement aux fonctionnaires préposés à l’administration en ordonnant que les gens enlevés, tous ensemble, soient ramenés sains et saufs chez eux (e.g.) et, vu que vous êtes dévoués et avez confiance envers nous, qu’ils ( = les fonctionnaires) ne permettent à personne de vous tourmenter et qu’ils s’occupent de vous avec zèle. Portez-vous bien. »
Le titre du roi dans la forme Basileus Antiochos Megas date la lettre entre 203 et 201, à l’époque de la campagne séleucide en Carie. On lit dans l’inscription que « au cours de… » (un événement de la campagne militaire), un topos appartenant au sanctuaire a subi un saccage par l’armée séleucide et que des gens ont été enlevés et déportés ailleurs (sans doute des gens « consacrés » tels que les hierodouloi, les hieroi, devenus hiera somata par l’enlèvement).