La question de la personnalisation de la nature, qui se pose depuis quelques décennies, revient aujourd'hui au premier plan de l'actualité à la faveur de spectaculaires décisions judiciaires (Inde) et législations (Nouvelle-Zélande) accordant la personnalité juridique à de grands fleuves. Si, traditionnellement, la doctrine juridique s'avère réticente à l'égard de cette solution, il convient aujourd'hui de réexaminer ses arguments dans une optique à la fois pragmatique et pluraliste. Une lecture attentive des motivations soutenant ces avancées juridiques montre cependant que, au moins autant sinon plus que la « valeur intrinsèque » de la nature, ce qui l'emporte, c'est le souci de rendre justice aux traditions, coutumes, et donc aux droits culturels collectifs des communautés autochtones vivant en symbiose avec ces milieux naturels et développant à leur égard une responsabilité continue.
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