Les contraintes énergétiques représentent un enjeu majeur pour l’adaptation des organismes qui doivent extraire de l’énergie de leur environnement en quantité suffisante, sous la forme de nourriture pour les animaux. Cette énergie doit ensuite être allouée aux différentes fonctions vitales. Le coût de ces fonctions varie selon les organes impliqués et d’une espèce à l’autre. L’acquisition des aliments et leur digestion elles-mêmes représentent un coût énergétique important. Au sein des primates, l’homme possède un cerveau de très grande taille et cet organe est particulièrement gourmand en énergie. De fait, de nombreux caractères humains résultent des ajustements adaptatifs qui ont permis l’évolution d’un cerveau toujours plus grand, plus complexe et plus consommateur d’énergie. C’est notamment au cours de la croissance que les effets de ces adaptations sont les plus spectaculaires. Elles ont notamment obligé les hominines à modifier radicalement leur alimentation dans la lignée du genre Homo.
De nombreux autres aspects de la vie et des activités des hommes peuvent également être examinés d’un point de vue énergétique. C’est le cas de la locomotion bipède qui est considérée comme le caractère fondateur des hominines, tribu d’espèces à laquelle nous appartenons. Comme les autres mammifères, les hommes ont une température interne constante. La diversité des adaptations aux climats qui ont accompagné la colonisation de l’ensemble de notre planète par l’Homo sapiens ont conduit au développement de mécanismes de refroidissement et de conservation de la chaleur, plus ou moins actifs en fonction de l’environnement thermique rencontré. Cependant, au final, c’est surtout la capacité des hommes à modifier leur environnement à différentes échelles qui a rendu possible le succès adaptatif de notre espèce dans des zones géographiques aux conditions climatiques parfois extrêmes.