Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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« Le devenir est ontogenèse, ϕύσις »
« L’être individué est transductif, non substantiel. »
Gilbert Simondon, IGPB, 1964, p. 278, 243 ; ILFI, 2005, p. 323, 216

Qu’est-ce qu’un individu ? Réponse de l’apprenti philosophe : c’est un être qui est un, unique et porteur d’une identité. (Portez-vous votre carte d’identité sur vous ?) S’il est naturel de s’adresser à Gilbert Simondon (1924-1989) pour une réflexion approfondie sur le thème de l’identité individuelle, c’est que Simondon soutenait en 1958 sa grande thèse intitulée : L’Individuation à la lumière des notions de forme et d’information. Certes, à l’époque, c’est sa thèse secondaire qui fut aussitôt publiée, sous le titre : Du mode d’existence des objets techniques (Aubier, 1958). Pour lire en entier sa thèse principale, enrichie cette fois de plusieurs autres textes, il a fallu attendre l’année 2005 (Éditions Jérôme Millon, Grenoble : ILFI). Les brèves citations données ici en épigraphe suggèrent que la position de Simondon n’est ni celle d’Aristote, ni celle de Whitehead. Simondon lui-même, dès le début de sa thèse, annonce qu’il juge inadéquat le traditionnel schéma hylémorphique (matière/forme) ; et il énonce son propre principe d’individuation : « le principe d’individuation… est le système complet dans lequel s’opère la genèse de l’individu… ce système se survit à lui-même dans l’individu vivant, sous la forme d’un milieu associé à l’individu, en lequel continue à s’opérer l’individuation… la vie est ainsi une individuation perpétuée, une individuation continuée à travers le temps, prolongeant une singularité » (ILFI, ch. 1, Forme et matière, 3, 2, p. 63).