Résumé
Le dernier cours a présenté une vision synthétique de la complexité génétique du cancer, telle que les progrès de la génomique permettent aujourd’hui de l’appréhender. S’appuyant sur la revue récente de B. Vogelstein, j’ai présenté l’extrême hétérogénéité du nombre de mutations dans le génome des cellules tumorales. Les tumeurs associées à une exposition aux mutagènes (poumon, mélanomes) présentent plusieurs centaines de mutations, et les tumeurs pédiatriques et certaines leucémies en présentent parfois moins de cinq. Seule une fraction de ces anomalies génétiques concerne des gènes maîtres (drivers), ceux dont les anomalies sont associées à des effets biologiques majeurs. Parmi les 150 drivers connus à ce jour, un à six seulement semblent être directement impliqués dans une tumeur donnée. De plus, beaucoup de ces drivers activent les mêmes voies de prolifération, de survie ou de signalisation. Le répertoire des voies de régulations impliquées dans la transformation cancéreuse est donc beaucoup plus restreint que le nombre des gènes maîtres identifiés à ce jour.