La civil law tradition (tradition d’inspiration romaniste) est demeurée marginale dans l’histoire du droit anglais. Les « niches » professionnelles des juristes formés aux universités étaient restreintes : ni dans la haute administration, ni dans les principales cours de justice, les diplômés en droit n’ont pu jouer un rôle décisif (à l’encontre de la situation sur le continent). Cette marginalisation a encore été plus prononcée à partir de la guerre civile et au lendemain de la Glorieuse Révolution. Les emprunts occasionnels de la common law à la tradition du ius commune n’ont pas modifié structurellement les modes de pensée des common lawyers. Les succès commerciaux, économiques et politiques de l’Angleterre aux XVIIIe et XIXe siècles ont renforcé un sentiment de supériorité nationale (self-consciousness) à l’égard des systèmes continentaux. Un dialogue et une interface systématiques avec les traditions juridiques d’Europe occidentale ne se sont développées – peut-être seulement temporairement – que durant les décennies de l’adhésion du Royaume-Uni aux Communautés européennes (et ensuite, à l’Union européenne). La tradition juridique anglaise a toutefois résisté à une transformation en profondeur de la common law et de l’« esprit » du droit anglais, même dans le domaine des droits de l’homme.
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Cours
John Bull et les ravissements de l'Europe
Alain Wijffels
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