Résumé
La thèse selon laquelle le contenu du jugement est constitué par l’acte mental consistant à attribuer à quelque chose (le sujet) une propriété (le prédicat) se heurte à deux objections. La première est l’existence putative de contenus de jugement simples (à un terme) ; la deuxième est la distinction force/contenu qui empêche de faire de l’acte d’affirmation un élément constitutif du contenu. On montre que, sur ces questions, il y a en fait quatre positions possibles, selon qu’on admet ou non l’existence de contenus de jugement simples, et selon qu’on admet ou non que les contenus de pensée sont intrinsèquement assertoriques. Ces positions sont associées respectivement à Aristote, à Brentano, à Frege et à Spinoza.