La production d'outils de pierre bifaciaux commence en Afrique de l'Est au moins dès 1,75 million d'années. Elle a été mise en évidence dans le gisement de Konso en Éthiopie qui livre bifaces, hachereaux et pics sur éclat. Elle est donc un peu plus récente que les premiers fossiles attribués à Homo erectus. Si certains gisements africains sont célèbres pour leurs accumulations considérables de bifaces, ces outils peuvent ne représenter qu'un faible pourcentage des artefacts présents dans les assemblages acheuléens. Parfois, dans les mêmes sites, comme par exemple à la carrière Thomas de Casablanca, on voit alterner assemblages acheuléens et oldowayens dans la même séquence stratigraphique.
Hors d'Afrique, c'est vers 1,4 million d'années que l'on voit apparaître des bifaces, à Ubeidiya, en Israël et à Attirampakkam dans le sud de l'Inde. Le début de l’Acheuléen en Eurasie est donc postérieur à la colonisation du continent par les hominines. Ce décalage entre arrivée des premiers habitants et diffusion de l'acheuléen est généralement considéré comme responsable de l'établissement de la « ligne de Movius », qui sépare les régions proches de l’Afrique où prédominent les bifaces de celles où ils demeurent rares ou même totalement absents, en Europe ou en Extrême-Orient.
En Europe, les premiers bifaces sont connus entre 700 000 et 650 000 ans avant le présent. Le début tardif de l’Acheuléen européen pourrait être associé à l'arrivée depuis l'Afrique et/ou le Proche-Orient d'une nouvelle forme d'hominines, Homo rhodesiensis/heidelbergensis. Mais elle pourrait aussi résulter d'une invention séparée. Les régions d’Asie situées au-delà de la ligne de Movius fournissent des exemples de telles convergences techniques. Certains assemblages lithiques d’Europe centrale et d’Europe de l'Est demeurent quant à eux totalement dépourvus de bifaces.
À partir du stade isotopique 9, on voit décroître la proportion de bifaces dans les sites européens, tandis que la technique de débitage Levallois commence à prendre de plus en plus d'importance. Toutefois, les bifaces ne disparaissent pas complètement et, jusqu'à la fin du Paléolithique moyen, ils peuvent être occasionnellement observés en très faible proportion au sein des assemblages lithiques.