Le programme de reconstruction de Vichy se conjugue avec deux politiques portant sur l’ensemble de la société française : l’accent mis sur les régions et le local par un État qui, par ailleurs, ne fut jamais aussi centralisateur ; et la célébration de la ruralité, au travers des figures du village et du paysan.
En réponse à l’injonction pétainiste d’un « retour à la terre », les architectes élaborèrent les stratégies les plus diverses. Les conservateurs s’attachèrent à célébrer les vertus spontanées de l’architecture « rurale et bourgeoise », sur laquelle un ouvrage à succès fut rédigé par Georges Doyon et Robert Hubrecht.
Les architectes plus attachés à la poursuite des démarches modernes proposèrent quant à eux d’autres interprétations, mettant en avant les déterminations géographiques et sociales, et préconisant des constructions fonctionnelles. Ils le firent en particulier au travers du chantier 1425 avec lequel le Musée des arts et traditions populaires de Georges-Henri Rivière conduisit une enquête décentralisée sur les constructions rurales.
Dans la Somme, l’équipe de l’urbaniste Paul Dufournet et de l’architecte Jean Bossu s’attacha à un travail à l’échelle du territoire de la commune du Bosquel, incendiée en 1940, élaborant un projet d’ensemble déterminant pour la modernisation du monde rural.