Les politiques conduites dans la France occupée sont inscrites dans une analyse d’ensemble des effets qu’aura eu la Seconde Guerre mondiale sur l’architecture, des États-Unis au Japon, en passant par l’Europe. Le conflit aura conduit à une mobilisation sans précédent des professionnels, bien au-delà de leur recrutement par les forces armées ou, pour certains, les mouvements de résistance.
Ils furent notamment conduits à travailler à la conception des usines d’armement ou d’aviation et à la construction de logements ouvriers. Engagés dans une guerre faisant pour la première fois massivement appel aux bombardements aériens, ils élaborèrent des abris et des bunkers, et participèrent de façon déterminante au dessin de dispositifs de camouflage parfois étendus à l’échelle urbaine.
En réponse aux attente d’une guerre à la fois bureaucratisée et mobile, certains élaborèrent les plans d’infrastructures gigantesques, du Pentagone de Washington à la base de fusées de Peenemünde, pendant que d’autres mettaient au point des systèmes de constructions préfabriquées.
Actifs dans la conception de publications et d’expositions, les architectes participèrent à la création de systèmes d’information en temps réel sur le champ de bataille, avant de s’attacher à l’enjeu de la reconstruction et du recyclage des techniques de guerre, au terme d’une période déterminante quant à l’apparition des problématiques des économies d’énergie et la durabilité.