L’amerikanizm prend un nouveau visage dans les années 1920. Bien qu’une critique plus violente du capitalisme se nourrisse des descriptions apocalyptiques de la misère résultant de la crise de 1929, le transfert des modèles se poursuit dans l’architecture, l’urbanisme, et jusque dans l’industrie alimentaire et la culture de masse.
L’architecte du palais des Soviets, Boris Iofan, ira chercher aux États-Unis des solutions techniques pour son irréalisable projet, tandis que des professionnels établis à New York, comme Viatcheslav Oltarjevski, rapportent régulièrement des informations sur les nouveautés techniques.
Dans le même temps, une nouvelle image de l’Amérique réelle transparaît dans les récits des écrivains Ilia Ilf et Evguéni Pétrov, qui traversent le continent en automobile, tandis que Grigori Alexandrov, compagnon de voyage d’Eisenstein, réalise des comédies musicales inspirées de celles de Broadway.
Entre 1945 et la mort de Staline en 1954, les emprunts hypocrites deviennent la règle. La campagne antisémite contre les « cosmopolites » conduit au rejet manifeste des gratte-ciel, doublé cependant de leur copie latente, grâce à l’expérience d’architectes comme Oltarjevski, rapidement revenu du Goulag pour devenir le principal conseiller de leurs concepteurs. Dans la sphère de la construction, les normes américaines servent de base à la standardisation des programmes de logements et d’édifices publics.