Parmi les rares écrivains et artistes à traverser l’Atlantique, le poète Vladimir Maïakovski et le réalisateur Sergueï Eisenstein furent les plus diserts, laissant des écrits marquants et, dans le cas du second, entreprenant des productions à Hollywood. Bien que les communications entre les deux pays interviennent au travers du filtre de l’Allemagne de Weimar, car les relations diplomatiques ne sont pas rétablies avant 1933, les échanges d’images et d’idées sont intenses tout au long des années 1920.
Après avoir étudié les silos à blé américains, à l’exemple de Walter Gropius et Le Corbusier, les architectes radicaux comme Moïsseï Guinzbourg fondent leurs théories de la composition sur la mimésis de l’industrie taylorisée, avant que le principe du désurbanisme dont ils sont les promoteurs ne dérive de leur lecture instrumentale des ouvrages d’Henry Ford, extrêmement populaires dans la Russie d’alors.
Parallèlement, les rivaux des constructivistes que sont El Lissitzky et Nikolaï Ladovski avancent leurs propres vues sur les gratte-ciel et les autres types d’édifices américains, qui façonnent leur enseignement au sein des Vkhoutémas.