École normale supérieure, salle Dussane
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Dans l’iconographie byzantine, Joseph – désigné comme le fiancé de la Vierge Marie – apparaît en position décentrée voire marginale, quel que soit le sujet de la scène où il figure comme motif. Un tel choix reflète la position particulière de Joseph face à la Theotokos et au Christ. Les évangiles apocryphes (le Protévangile de Jacques et l'Évangile du Pseudo-Matthieu) rapportent que Marie fut confiée par les prêtres à Joseph pour qu'il en protège la virginité. Une telle mission explique les scènes rares mais riches de sens théologique que sont celles des Reproches de Joseph à Marie et de l'Épreuve des eaux amères.

Joseph fut aussi par la suite le gardien du Christ. Par rapport à lui, il fera son devoir de père en le faisant circoncire et en le présentant au Temple, en le protégeant quand Hérode le menacera de mort, et en se souciant de lui, comme adolescent, lors de la Pâque à Jérusalem.

L'iconographie byzantine, reflet de la tradition théologique, fut attentive à traduire visuellement le message doctrinal chrétien. Dans la scène de la Nativité du Christ, Joseph est représenté dans un angle, souvent pensif, afin de manifester qu'il n'a pas de part à la conception du Verbe de Dieu et en même temps qu'il assume pleinement son rôle exceptionnel de mari et de père. Lors de la présentation du Christ au Temple, de la Fuite en Égypte, du retour d'Égypte de la sortie à Jérusalem pour la Pâques, Joseph est le plus souvent placé quelques pas derrière la Vierge et le Christ.

Homme de songes, qui lui indiquent la voie divine à suivre, silencieux selon les évangiles canoniques qui n'en rapportent pas une seule parole, Joseph manifesta sa paternité à travers toute la vie cachée : célébré dans la liturgie comme le plus grand saint du ciel, après la Mère de Dieu, il brilla dans l’iconographie byzantine par son rôle, qui ne fut secondaire qu'en apparence.

Intervenant(s)

Emanuela Fogliadini

Faculté de théologie de l'Italie septentrionale