Dans le contexte d’une dévotion française à saint Joseph tardive, mais croissante, Bossuet prononce deux panégyriques du saint, l'un devant le cardinal Barberini en 1657 et l'autre devant la reine mère en 1661. L'originalité de ces textes réside dans leur caractère de méditation théologique : l'art oratoire supplée aux lacunes du texte biblique par la contemplation du mystère de l'Incarnation et le portrait de Joseph comme dépositaire privilégié dans le premier texte, modèle de simplicité et de discrétion dans le second. Le dépouillement inhérent à la figure du saint est donc traité avec plus de radicalité dans le second panégyrique et confronte Bossuet à une exigence rhétorique d'amplification. La structure des sermons prend toujours soin d'articuler la sagesse des desseins de Dieu sur ce « père au milieu des temps » et l’exhortation morale et spirituelle : l'éloquence de Bossuet tire donc des difficultés de son sujet une réflexion ample sur les particularités spirituelles et affectives de la sainte Famille, espace concret de préparation du salut, et exemple de la pratique des vertus.
10:00 à 11:00
Colloque
Faire parler le silence. Enjeux et limites de l'éloquence épidictique dans les Panégyriques de saint Joseph de Bossuet
Victoire Malenfer
10:00 à 11:00