Le De signis de Roger Bacon s’ouvre sur l’affirmation de l’appartenance du signe à la catégorie de la relation : « signum est in praedicamento relationis » (§1). Le signe est dans une double relation, à l’interprète (R1), et à la chose qu’il signifie (R2). La portée exacte et complète de ce paragraphe ne se laisse dégager que par la prise en compte d’au moins deux autres passages du traité (les §§122 et 146), lesquels font partie du traitement de la connotation et de la question de savoir si un mot peut perdre sa signification. Ce qui unifie ces trois paragraphes, c’est la présence de l’exemple père-fils, décrit comme un mode de la relation ‘per se’. L’on aura à expliquer (1) la hiérarchisation des deux relations entre elles et le type dont elles relèvent et (2) à distinguer la relation R2 du signe au signifié, qui est ‘per se’ ou essentielle, de la relation d’un signe à une chose existante, qui est ‘per accidens’, ce qui permet d’expliquer l’analogie signum/significatum = scibile/scientia. A partir de là peuvent se comprendre les lignes les plus originales de la sémiotique baconienne.
14:45 à 15:15
Colloque
Introduction. Le premier paragraphe du De signis de Roger Bacon revisited
Laurent Cesalli et Irène Rosier-Catach
14:45 à 15:15