Comme plusieurs autres philosophes du XIIIe siècle, les Modistae placent la signification dans la catégorie de relation. Ils considèrent comme une donnée la distinction entre signification naturelle et conventionnelle/arbitraire, et se concentrent sur l’aspect conventionnel en développant leur théorie des modi significandi. La signification des mots et la connexion syntaxique entre des couples de mots sont considérées comme des relations d’un type particulier: ce sont en effet des relations asymétriques, c’est-à-dire des relations unilatérales fondées sur un sujet (ou terme de la relation per se) ; il ne leur correspond aucune relation du même type de la part de l’autre terme de la relation mais seulement une relation accidentelle (per accidens). Cette conception se voit modifiée, avant la fin du XIIIe siècle, avec Raoul le Breton : s’il adhère à la théorie traditionnelle dans son commentaire sur la Métaphysique et dans une première version du commentaire sur les Catégories, il développe ensuite, dans son commentaire sur le Priscien mineur, une théorie de la signification et de la connexion syntaxique comme formes, abandonnant la distinction entre relation per se et per accidens. Cette modification permet à Raoul le Breton de reformuler les relations entre modi significandi, modi intelligendi et modi essendi, par rapport au modèle qu’en avait élaboré Martin de Dacie.
16:15 à 17:00
Colloque
La signification des mots et la connexion syntaxique comme formes chez les Modistae
Costantino Marmo
16:15 à 17:00