La définition et la description du signe donnée par Roger Bacon dans le De Signis ne se comprend qu’en relation avec son arrière plan théologique, et plus précisément celui de la théologie sacramentelle. A partir de la définition augustinienne du De doctrina christiana, la nature du signe est au coeur de la position défendue par Bérenger de Tour dans la querelle eucharistique au XIe siècle, et elle le restera jusqu’à la Logique de Port-Royal. Lorsque, à la question de la signification du signe sacramentel, s’ajoute celle de son efficacité, les discussions portent sur la virtus qui transforme la chose en signe : est-elle de nature substantielle (quid), ou de nature relationnelle (ad aliquid) ? Augustin est ici encore la source invoquée, avec l’exemple de la pièce de monnaie qui devient prix (ut denarius fit pretium), qui intervient dans des discussions sur les attributs divins. La double relation du signe, à l’interprète et au signifié, du §1 du De signis, est discutée par les théologiens, notamment Richard Fishacre et Bonaventure. On voit Bacon prendre le contre-pied de ce dernier, avec l’exemple emblématique du circulus vini.
15:15 à 16:00
Colloque
Les implications théologiques d'une définition relationnelle du signe
Irène Rosier-Catach
15:15 à 16:00