Résumé
Lors de la fondation d’Athènes, ville-capitale de l’État néohellénique, le rapport intime entre le politique et l’architecture peut être décomposé en trois temps.
Le premier est celui de l’anticipation, par des architectes, du choix et du plan d’Athènes avant même qu’une décision politique soit prise.
Le deuxième, qui s’étend jusqu’au milieu du XXe siècle, est celui de l’inversion, le politique prenant l’initiative et déformant ou reformant le plan de la ville au travers de l’intrusion de nouveaux acteurs – forces économiques, habitants, etc. Pendant ce temps, la capitale joue encore son rôle emblématique.
Enfin, le troisième temps, consécutif à la guerre mondiale, est celui de la métropole chaotique et en crise. Ce n’est plus le politique qui fait alors office de paravent de l’économie mais c’est bien l’économie qui soumet l’architecture et le politique à ses desiderata. La ville-capitale perd ainsi ce que Jean Starobinski dénomme son rôle emblématique et ne conserve plus guère qu’un rôle symbolique.