Colloque international , organisé par les Prs. Gérard Fussman et John Scheid
Charles Malamoud rappelle que le terme loka, qui désigne en sanskrit le monde, est apparenté au latin lūcus, dont le sens premier est « clairière ». Le loka est un lieu de lumière, éclairé par les astres du jour et de la nuit. Toutefois, il n’est pas seulement perçu comme une vaste clairière s’opposant à la forêt : le monde ne saurait être sans le « non-monde » (aloka) qui l’entoure. Réfléchir aux abords de la clairière signifie donc saisir du même regard la forêt tout autour, penser l’articulation nécessaire entre monde et non-monde. Depuis une quarantaine d’années, les travaux de Charles Malamoud occupent une place essentielle dans le paysage des études indiennes en France comme à l’étranger et ne cessent d’ouvrir des pistes d’investigation méthodologiques et conceptuelles, dans les sciences humaines et sociales. Invités à poursuivre un dialogue depuis longtemps engagé avec telle dimension ou telle thématique de l’oeuvre de Charles Malamoud, les orateurs feront état de leurs travaux en cours, dans des disciplines aussi variées que l’histoire des religions, la linguistique, la philosophie, l’anthropologie, la poétique ou l’esthétique. La perspective comparatiste ayant toujours été au coeur du travail de Charles Malamoud, co-fondateur du Centre Gernet (aujourd’hui Anhima), le colloque consacré à son oeuvre rassemble indianistes et spécialistes d’autres aires culturelles