Résumé
Les évènements survenus dans le Nord du Mali au cours de l’année 2012 ont conduit à un triple drame humain : plus d’1 million de personnes restées dans la zone occupée sont coupées depuis 8 mois de tout contact avec le système national de soins ; près de 200 000 personnes ont fui l’insécurité de leur zone de résidence pour se rendre dans la zone libre ; plus de 200 000 personnes ont du se réfugier dans les pays limitrophes (Niger, Burkina, Mauritanie et Algérie). De plus, l’effondrement de la situation économique du pays, qui a fait suite au coup d’Etat de Mars 2012 a amené l’Etat à réduire d’un tiers son budget, privant ainsi l’ensemble des structures publiques de santé de la quasi-totalité de leur budget de fonctionnement.
En réponse à cette situation, les ONG humanitaires et les Nations Unies se sont immédiatement mobilisées pour apporter leurs secours aux populations souffrantes. Si leurs interventions doivent être soutenues et même amplifiées pour faire face à la situation sanitaire gravissime dans les deux zones du pays, les deux enjeux actuels que doit affronter le Mali sont non seulement de compenser les effets sanitaires de la crise, mais aussi de minimiser les conséquences négatives que pourrait avoir la conduite des actions humanitaires sur l’organisation et le fonctionnement général du système de soins. C’est en effet sur ce dernier que reposera la reprise des différents programmes lorsque le Mali aura retrouvé la paix.