Une longue tradition conçoit la métaphysique comme étant la science du possible, ce qui, à première vue, lui garantit une forme d’autonomie à l’égard des sciences de la nature : la science dit ce qui est tandis que la métaphysique dit ce qui pourrait être ou aurait pu être. Je partirai de l’exemple des espèces biologiques afin de montrer que dès lors qu’il est question de la nécessité ou de la possibilité de sortes particulières de choses, la connaissance modale est irréductiblement empirique et donc hors de portée de la métaphysique comprise comme une discipline a priori ou « armchair ». Il ne s’agit pas cependant de rejouer le vieux cliché des-abus-de-la-métaphysique-dénoncés-par-la-science. Mon propos ici est de dégager les tensions mais aussi la coopération entre deux sortes de métaphysiques également légitimes dans leurs domaines respectifs : la métaphysique de la science, c’est-à-dire émanant de la science, et la métaphysique armchair.
16:30 à 18:30
Séminaire
Le possible, les espèces, et la question de l'autonomie de la métaphysique
Filipe Drapeau-Contim
16:30 à 18:30