Résumé
Comment expliquer que, même à gravité et prise en charge équivalentes d’un accident vasculaire cérébral (AVC), les membres des classes populaires en récupèrent moins bien que ceux des classes moyennes et supérieures, et les femmes que les hommes ? Que des propriétés sociales puissent influencer ainsi la plasticité neuronale sur laquelle comptent et travaillent les équipes médicales et professionnelles en rééducation ? Une ethnographie de services hospitaliers de neurologie et de rééducation, combinée aux données statistiques et épidémiologiques existantes, permet d’apporter des éléments de réponse à ces questions. Elle fait apparaître les logiques sociales qui structurent les récupérations neurologiques, et elle ouvre la voie à une explication sociologique des différences de récupération post-AVC.