Résumé
Les données épidémiologiques le montrent depuis le début des années 2000 : la population carcérale française est composée, pour une part importante, de personnes avec des troubles psychiatriques graves. Face à ce constat, plusieurs questions se posent : pourquoi les prisons françaises semblent-elles devenues des asiles contemporains ? Peut-on désormais les considérer comme des lieux de soin ? Dans quelle mesure la peine de prison est-elle devenue un temps thérapeutique ? Cette intervention, appuyée sur les données empiriques produites au cours d'une ethnographie multisituée de plusieurs années (2011-2022), propose d’interroger les évolutions croisées de la psychiatrie publique et de la justice pénale pour comprendre la réalité complexe des troubles mentaux en prison et l’expérience de celles et ceux qui s’y trouvent confrontés.