Connais-toi toi-même, γνῶθι σεαυτόν. La maxime inscrite dans le pronaos du temple d’Apollon à Delphes attire notre attention sur le subtil paradoxe qui entoure le problème de la conscience. Non seulement notre cerveau nous fait prendre conscience de certains aspects du monde extérieur – thème du cours de l’année précédente –, mais il nous permet également d’orienter le faisceau de la conscience en nous-mêmes. Homo Sapiens sapiens, nous sommes conscients d’être conscients. Talentueux peintre de l’introspection, Vladimir Nabokov résume en quelques mots, dans Strong Opinions, cet étrange effet miroir :
« Être conscient d’être conscient d’être… Si je sais non seulement que je suis, mais également que je sais que je le sais, alors j’appartiens à l’espèce humaine. Tout le reste en découle – le fleuron de la pensée, la poésie, une vision de l’univers. »
L’objectif du cours 2011 était de faire le point sur les mécanismes psychologiques et cérébraux qui nous permettent d’orienter ainsi le projecteur de la conscience vers nous-mêmes. Quelles en sont les limites, et que savons-nous réellement de nous-mêmes ? Quels processus cognitifs sont accessibles à un jugement introspectif d’ordre supérieur, « métacognitif » ?