Salle 5, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
-

Le troisième cours concernait l’inactivation du chromosome X, exemple par excellence d’héritabilité d’un état d’activité génique à travers des divisions cellulaires et d’une dynamique développementale. En 1961, la Britannique Mary Lyon, spécialiste de la génétique de la souris, observe que les femelles de mammifères, qui portent deux chromosomes X, présentent des phénotypes inattendus« en mosaïque » de la couleur de leur pelage – contrairement aux mâles, qui sont porteurs d’un seul chromosome X et d’un chromosome Y. Mary Lyon propose que ceux-ci résultent de l’inactivation aléatoire de l’un des deux chromosomes X dans chacune des cellules de l’embryon précoce, suivie de la transmission stable de cet état silencieux au cours des divisions cellulaires successives. Dès lors que les deux chromosomes X portent des formes différentes d’un même gène, contrôlant par exemple la couleur du pelage, l’inactivation aléatoire de l’un ou l’autre de ces deux chromosomes et l’expansion clonale des cellules qui s’ensuit produit, chez l’individu adulte, une juxtaposition de plages cellulaires de phénotypes distincts. Les progrès dans notre compréhension des mécanismes moléculaires à la base de la mise en place et du maintien de l’inactivation du X, ainsi que les implications de ce mosaïsme cellulaire chez les femelles, ont été présentés en détail.